
De la contemplation à la
vision
Il est important de préciser que l’immersion à un nouveau degré spirituel se fait progressivement.
Au départ, le degré à venir se perçoit à nous quelques instants lors d’une journée...puis quelques fois dans une semaine...puis petit à petit on digère ce degré et on finit par le maîtriser. Il s’installe en nous et nous l’activons lorsque nous le souhaitons (avec Sa permission je précise).
Le Fana Fillah (terme que je n’aime pas mais je suis obligé de l’utiliser) est vaste.
Cette transition s’opère progressivement sur quelques années. Ça n’arrive pas d’un coup, il faut découvrir ses étapes, les digérer, puis enfin les maîtriser.
Parallèlement, pour que ce Fana puisse bien s’installer, il est primordial qu’une pacification du nafs s’opère. Sans quoi, Sa découverte serait incomplète et même dangereuse.
Le Fana Fillah démarre avec la contemplation de certains fragments de l'essence divince, cette contemplation s’opère sous différentes formes puisqu'Il a de multiples facettes. Mais la contemplation en lui-même est d’ordre séparatif, puisqu’il y a un sujet qui contemple. Il y a toujours ce JE qui contemple.
Cependant la contemplation est nécessaire puisque c’est durant celle-ci que nous découvrons quelques fragments de Son essence tels que Sa beauté, Son amour, Sa royauté et j’en passe...
Si la contemplation s’installe comme il le faut, et que le nafs devient littéralement satisfait de Lui. Nous parlons d’ici de la véritable soumission.
Alors débute petit à petit la vision de ce Trésor qui sommeille en nous.
La vision des attributs divins est une contemplation unitive, dans le sens où Il nous apparaît plus près que nous-mème. On contemple quelque chose au loin, mais comment contempler quelque chose de nous à nous ?
Ça c’est la vision. Le croyant vit par Lui.
C’est de cette vision qu’un véritable dialogue entre le croyant et ce Trésor peut avoir lieu. En réalité, dresser une description de la vision des noms divins peut nous faire passer pour un hérétique et c’est pourquoi je pense que beaucoup de cheikhs s’arrêtent à la dans leurs écrits sur la Voie soufie.
Sa vision, c’est l’effacement. Il s’agit ici du nafs accepté, agréé par Dieu selon le Soufisme.