Lorsque le dhikr devient un obstacle

Hadith recueil Boukhari /LIII : Livre de la guerre (1284)

Nous étions (Abou Moussa Al-Achari) avec le Prophète en voyage. Quand on surplombait une vallée, on criait à très haute voix : « La ilahe illallah » et « Allahou Akbar ». Le Prophète nous dit : « Ô les gens ! Ayez pitié de vous-mêmes. Vous n’appelez pas quelqu’un de sourd ou d’absent. Il est avec vous. Il est tout proche, et il entend tout.

Si au début du chemin le dhikr (la mention) rapproche de Lui, à partir d’un stade il peut nous en éloigner.

Le dhikr est important au départ, mais il perd son intérêt dès lors que l'on atteint le stade de la contemplation.

Posons-nous des questions si au bout de cinq ans de parcours dans une tarika auprès d’un guide, on a toujours besoin de réciter des dhikrs pour nous souvenir de Lui.

Le dhikr appelle Ses attributs.

Mais Il nous a doté d’un œil intérieur pour pouvoir contempler Ses attributs.

Réciter des dhikrs à tout-va peut être contre-productif dans notre parcours.

N’oubliez jamais cela. Plus une personne crie Son nom, moins Il le connaît. Le connaisseur n’a pas besoin de L’appeler avec la langue. Il s’assoit et contemple Ses attributs dans le silence total.

C’est le propre de Nafsi mulhime et des majzoubs de crier Son nom en extase. Mais à un moment donné, il faut savoir mûrir notre rapport à Lui.

Le dhikr consiste à appeler, mais on ne nous demande pas de L'appeler. On nous demande de voir Ses attributs. On nous demande d'être présent à Lui. Le but d'une tarika, est de nous faire prendre conscience justement de Son extrême proximité. On n'appelle pas Celui qui vit en nous. Ainsi, il me paraît complètement illogique que les tourouqs attachent autant d'importance au dhikr.

Mais, le dhikr a toute son importance au début. Effectivement, les premières années on a besoin du dhikr. L'illusion de la séparation crée en nous le besoin de L'appeler. Et cela passe par Sa mention.

Cependant, lorsque le voile se lève, Il nous donne l'ordre de nous taire et de contempler.